La methodologie

Recherche interdisciplinaire et science participative sont les deux piliers de la méthodologie d’APIMAMA.

Planning

Les actions du projet APIMAMA sont organisés en trois tâches : (1) Coordination, (2) Études sur des groupes de femmes aux activités polluantes et (3) Études à l’échelle de la ville d’Abidjan.

Tâche 01

La tâche 1 orchestre la coproduction des connaissances à partir des interactions entre les scientifiques impliqués dans les tâches 2 et 3 et les représentants de la société civile et des pouvoirs publics, chaque groupe portant ses propres savoirs (connaissances acquises par l’étude, l’observation, l’apprentissage et/ou l’expérience).

Objectifs

  • Constitution du groupe pilote
  • Constitution des groupes de femmes [voir tâche 02]
  • Diagnostic des nouveaux outils et pratiques
  • Diagnostic pour choix des scénarios d’émission [voir tâche 03]
  • Évaluation des mesures de réduction
  • Restitution des résultats de recherche

Trombinoscope

Cathy

Liousse

Coordinatrice du projet (PI)

Véronique

Yoboué

Co-coordinatrice du projet

Sylvia

Becerra

Co-coordinatrice du projet

Zoom sur certains objectifs

Constitution du groupe pilote

Le groupe pilote rassemble régulièrement les partenaires non académiques (société civile et associations de travailleuses, mairies, district et État) et les responsables scientifiques des tâches APIMAMA. Il garantit la représentativité du dispositif de recherche au regard de la diversité de la population et du territoire urbain, ainsi que les échanges entre acteurs territoriaux et scientifiques.

Diagnostic des nouveaux outils et pratiques

Un des objectifs de la tâche 1 est de sélectionner les types de foyers et de fours de cuisson améliorés à distribuer à chacune des femmes au foyer et des femmes fumeuses de nourriture participant au projet. La tâche 2 indiquera la pertinence des prototypes testés en termes de réduction des émissions particulaires et les conditions de changements de pratique associés.

Tâche 02

La tâche 2 étudie trois groupes de femmes aux activités de combustion polluantes, en mesurant leur exposition personnelle et leur vulnérabilité à la pollution particulaire ainsi que leur état de santé, avant et après l’introduction de technologies et pratiques améliorées. Ces travaux permettront d’estimer la réduction des risques associés.

Trombinoscope

Jean-François

Léon

Responsable tâche 02

Nicolas

Brou

Responsable tâche 02

Isabella

Annesi-Maesano

Responsable tâche 02

3 groupes de femmes

Les femmes fumeuses de poisson

30 femmes du quartier Yopougon santé ont été retenues pour leurs pratiques traditionnelles de fumage du poisson au bois avec des fours traditionnels. Une fois les premières mesures réalisées, ce groupe sera conduit au débarcadère Mohammed VI pour utiliser des fours améliorés.

Les femmes fabricantes de charbon de bois

30 femmes du quartier de Yopougon d’Abidjan ont été retenues pour leurs pratiques traditionnelles de fabrication de charbon de bois. Parallèlement, des femmes de l’association Malebi pratiquant une fabrication durable du charbon de bois à Dimbokro seront également étudiées.

Les femmes au foyer

30 femmes du quartier Yao Sehi Yopougon d’Abidjan ont été retenues pour leurs pratiques traditionnelles de cuissons domestiques et commerciales au charbon de bois et au bois avec des foyers traditionnels. Une fois les premières mesures réalisées, ce groupe utilisera des foyers améliorés.

3 types de mesure avant et après introduction de technologies et pratiques améliorées

01. Exposition personnelle

Les femmes de chaque groupe sont équipées d’un capteur permettant de mesurer leur exposition aux particules fines en temps réel.

Trois femmes de chacun des groupes sont équipées d’un porte-filtre permettant de relever d’autres donnés complémentaires.

Les filtres sont changés toutes les 24h et envoyés à des laboratoires pour analyser la composition chimique des particules et leur potentiel oxydant.

02. Mesures de santé

Un examen clinique sur l’ensemble des femmes de chacun des groupes est effectué en mesurant leur capacité pulmonaire par spirométrie, des marqueurs d’inflammation dans leurs urines et dans leur sang et en effectuant différents tests sanitaires (e.g. dosage oxymétrique à l’extrémité des doigts).

Ces observations sont menées par des médecins au début de l’expérience quand les femmes utilisent les fours et foyers traditionnels et à la fin de l’expérience après une année passée à utiliser les fours et foyers améliorés, et ce, de manière coordonnée avec les mesures d’exposition personnelle.

03. Entretiens sociologiques

Les données sociologiques sont collectées à l’aide des méthodes qualitatives classiques et traitées grâce à une analyse de contenu. L’entretien individuel de l’ensemble des femmes permet de récolter la mise au jour de leurs représentations et pratiques autour des sources de pollution, les rapports de pouvoir dans les groupes étudiés, les comportements sur le plan sanitaire ainsi que les leviers et contraintes pour mettre en place les changements de foyers et combustibles. Les entretiens s’appuient sur des guides d’entretien, autrement dit un ensemble organisé de questions ouvertes. Une analyse semi-quantitative est également effectuée par la formalisation en nombre des informations qualitatives obtenues par entretiens. Un indice de culture du risque (ICR) est ainsi calculé pour chaque femme et par groupe de femmes suivant la méthode Becerra et al., (2020), permettant de mesurer leur vulnérabilité à la pollution de l’air.

Tâche 03

A l’échelle de la ville, des scénarios permettant de réduire les émissions liées aux activités domestiques et commerciales, au trafic (infrastructures et parcs de véhicules), aux feux de décharges urbaines, aux industries etc., seront établis en fonction de leurs performances environnementales et sociales, en lien avec les politiques d’action publique. Ils seront ensuite testés dans des modèles numériques atmosphériques afin d’obtenir des cartographies urbaines de qualité de l’air (PM2.5, carbone suie, carbone organique, etc.) et des impacts sanitaires associés (mortalités et morbidités).

Trombinoscope

Sekou

Keita

Responsable tâche 03

Claire

Granier

Responsable tâche 03

Isaac

Tiembré

Responsable tâche 03

Abidjan : la carte des particules fines modélisée

Émissions liées au trafic

L’établissement des scénarios d’émissions liés au trafic se basera (1) sur l’inventaire développé pour l’année 2019 dans le cadre de la thèse de S. Gnamien (Février 2022) à l’Université Félix Houphouët-Boigny, mis à jour avec des données plus récentes et (2) sur le résultat d’entretiens semi-dirigés formels et informels auprès des représentants du ministère des transports et du district d’Abidjan et des conducteurs de véhicules particuliers et collectifs (taxi-compteurs, Yango, Gbaka ..). L’objectif étant d’obtenir des informations sur les nouvelles infrastructures prévues dans la ville (nouveau pont, nouvelles routes, plan du métro …), sur les futurs parcs de véhicules et les règles s’y appliquant, les mises en place de ces projets et le ressenti de conducteurs, afin de pouvoir établir des scénarios réalistes.

Émissions liées aux activités domestiques

L’établissement des scénarios d’émissions liés aux secteurs domestique et commercial, se basera (1) sur l’inventaire développé pour l’année 2019 dans le cadre de la thèse de S. Gnamien (Février 2022) à l’Université Félix Houphouët-Boigny, mis à jour avec des données plus récentes fournies par le ministère en charge de l’énergie, le Système d’Information Energétique (SEI) etc…, (2) sur les résultats de la tâche 2 pour considérer un déploiement plus ou moins complet des fours et foyers améliorés à l’échelle de la ville et (3) sur les plans prévus à l’échelle nationale (e.g. substitution de la biomasse par le gaz).

Autres sources d’émission

L’établissement des scénarios d’émission pour les autres sources polluantes à Abidjan nécessite de réduire les incertitudes qui pèsent sur les inventaires d’émission d’aujourd’hui. Il s’agit par exemple d’améliorer l’inventaire de feux de décharges urbaines tant pour leur localisation que pour l’estimation des consommations de fuels réelles liées à ces pratiques, par un travail utilisant à la fois des images satellite haute résolution et des enquêtes de terrain. Des enquêtes de terrain seront également menées pour améliorer l’inventaire d’émission des secteurs industrie et énergie.