Cérémonie de remise des foyers améliorés à Yao Sehi

Le jeudi 13 avril à 14h, dans la case de la paix de Yao Sehi à Yopougon (Abidjan), s’est tenue la cérémonie de remise des foyers améliorés au groupe de femmes étudiées pour leurs activités domestiques au charbon de bois et au bois.

En effet, dans le cadre d’APIMAMA, nous avons pour objectif de montrer que la solution des foyers améliorés réduit les risques sanitaires liés à la cuisson domestique.

Dans la phase initiale du projet, nous avons étudié la pollution de l’air intérieure et extérieure que les femmes et leurs enfants et petits-enfants respirent, leur bilan clinique en termes de capacité respiratoire (mesures spirométriques), d’analyses de sang et d’urines et leur perception de la pollution de leurs activités lorsqu’elles pratiquaient leurs activités traditionnelles de cuisson. 30 femmes de Yao Sehi, désireuses de participer au projet APIMAMA avaient été sélectionnées par leurs représentantes.

En parallèle, des foyers améliorés ont été fabriqués par l’entreprise Sapphyre, répondant aux exigences des femmes concernées en matière de taille de foyers et de type de combustible. Des foyers améliorés qui ont également des co-bénéfices sanitaires et économiques en termes de plus faible consommation de charbon.

Ces foyers sont à présent disponibles.

La phase 2 du projet peut démarrer.

Une cérémonie fut donc organisée pour le jeudi 13 avril 2023 afin de permettre la distribution des foyers améliorés aux 30 femmes de Yao Sehi et à leurs plus proches voisines.

En présence de la représentante du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, de la représentante du District d’Abidjan et de la vice-présidente de l’université Félix Houphouët-Boigny, c’est plus de 180 foyers qui ont été distribués.

Une cérémonie chaleureuse, vivante et chargée en émotion : des pas de danse des jeunes filles du quartier en introduction, à la sensibilisation à l’utilisation des nouveaux foyers, à leur distribution, jusqu’au gâteau de remerciement au projet APIMAMA des femmes du quartier Yao Sehi en conclusion.

Le chef du quartier, les représentantes des femmes et des enfants de Yao Sehi ont tout mis en œuvre pour que la cérémonie se déroule parfaitement.

Les mamans étaient heureuses. Leur accueil incroyable. Elles se sont engagées à utiliser les foyers améliorés. En décembre 2023, nous reviendrons vers elles pour reconduire les mesures effectuées en 2022, afin de voir si l’introduction des pratiques améliorées permet de réduire les risques sanitaires.

Un grand merci à tous les acteurs de la journée !

Un merci spécial à Marie, Stéphane, Yapo et Ruth qui tenaient les listes de distribution des foyers améliorés !

Campagne de mesures sur des femmes d’Abidjan qui produisent du charbon de bois

Sur un site de production de charbon de bois à Abidjan, nous avons rencontré une association de femmes qui y travaillent, et que nous avons convaincue de participer au projet APIMAMA.

Une grande partie des ménages de Côte d’Ivoire utilisent du charbon de bois pour cuisiner. La fabrication de charbon de bois aurait considérablement augmenté ces dernières années, contribuant également à la déforestation de la Côte d’Ivoire. Cette activité appartient au secteur de l’économie informelle et représente une des activités les plus polluantes en termes d’émissions en particules fines. Le secteur de fabrication de charbon de bois emploie des femmes et des hommes qui s’inquiètent de la dégradation de leur santé tout en étant forcés de poursuivre cette activité pour vivre.

Sur le site choisi par l’équipe APIMAMA, et avec le concours des représentantes de l’association, 30 femmes et 3 hommes ont été retenus pour mesurer précisément leur exposition à la pollution particulaire et leur bilan clinique. Des enquêtes sociologiques ont également été menées sur leur perception de dangers liés à la qualité de l’air qu’ils respirent.

La campagne qui s’est déroulée du 28 février au 28 mars 2023, a mobilisé plusieurs chercheurs et étudiants, des passeurs de questionnaires, des sociologues enquêteurs, des physico-chimistes, aux médecins responsables des prélèvements (sang, urine) et des mesures de spirométrie.

La plus grande difficulté, qu’il reste à résoudre pour l’équipe APIMAMA en lien avec les différents partenaires impliqués (associations, institutions), est de trouver des solutions d’amélioration des conditions de travail des fabricants de charbon de bois afin de ne pas décevoir les espoirs nés de ces formidables rencontres humaines.

Lancement de la campagne APIMAMA-Kids à Yao Sehi

Grâce à une collaboration entre l’Université Félix Houphouët Boigny, l’Université de Bordeaux et l’Université Paul Sabatier de Toulouse, nous avons pensé qu’il serait judicieux d’étudier également les risques sanitaires liés à l’exposition à la pollution atmosphérique particulaire des enfants et petits-enfants des femmes étudiées dans APIMAMA : nous avons appelé ce projet APIMAMA-Kids.

La première campagne sur les enfants réalisée à Yao Sehi a débuté le 19 février et devrait durer encore quelques semaines pendant lesquelles des bilans de santé (évaluation clinique, tests fonctionnels, spirométrie…) sont effectués sur 90 enfants de 5 à 15 ans. Pour 10 d’entre eux, nous avons réalisé pendant une semaine (26 février au 5 mars) des mesures d’exposition personnelle à la pollution atmosphérique avec des petits capteurs qu’ils ont portés autour du cou, et un spiromètre dans le sac à dos, appareil qu’ils ont utilisé plusieurs fois par jour afin de tester leur capacité à respirer.

Comment les activités de combustion domestique au charbon de bois et au bois des mamans impactent la santé de leurs enfants ? et surtout les solutions apportées auront-elles un impact positif, non seulement pour les mamans, mais aussi pour leurs enfants et petits-enfants qui vivent avec elles ? C’est tout l’enjeu de ce nouveau programme.

Un RDV est donc pris avec les enfants l’année prochaine après l’utilisation des foyers améliorés pendant une année par leur maman …

Programme de réparation du débarcadère de Locodjoro

Si les Ivoiriens raffolent du poisson fumé, les femmes qui le cuisent et le fument en payent le prix fort. Elles inhalent toute la journée cette fumée qui provoque toux et migraines. Elles disent que « le feu suce le sang ».

Au débarcadère de Locodjoro, un nouvel espace a été aménagé il y a quelques années pour offrir aux femmes fumeuses de poissons de meilleures conditions de travail avec de grands fours industriels abrités et même une garderie pour que leurs enfants soient pris en charge pendant leurs activités.

Le projet APIMAMA prévoit d’offrir la possibilité aux femmes de Youpougon santé, un site de fumage traditionnel, de rejoindre le débarcadère de Locodjoro après la campagne d’analyse prévue en juillet prochain. Celui-ci nécessite malheureusement des réparations importantes. Faute d’entretien et de maintenance des installations, les conduits se sont énormément dégradés, les fours refoulent de la fumée et beaucoup de femmes renoncent à les utiliser, en les réservant parfois à d’autres fonctions (rangement, débarras…).

Nous avons donc procédé à une expertise des installations avec M. Jibikilaye (Sapphyre RD) et M. Drabo en lien avec les femmes fumeuses qui les utilisent à ce jour, pour estimer avec précision les travaux à consacrer à la réparation de ces fours. Après avoir rencontré le directeur du débarcadère, nous avons contacté les responsables du ministère de la pêche afin de pouvoir engager les travaux et préserver ce site capable de réduire considérablement les risques sur la santé des femmes fumeuses de poisson. RDV obtenu pour le mercredi 6 avril. A suivre !

Présentation des foyers améliorés de cuisson à Yao Sehi

Le groupe de femmes de Yao Sehi dont le diagnostic physicochimique et sanitaire a permis d’établir le bilan de l’impact de leurs activités traditionnelles de cuisson domestique a été réuni le 19 janvier afin de leur présenter les solutions envisagées. Plusieurs prototypes de foyers améliorés présenteraient l’avantage de diminuer les émissions de particules en améliorant la performance énergétique (moins de consommation de combustibles).

A cette occasion, l’industriel M. Jibikilaye (Sapphyre RD), associé au projet, présente de nouveaux modèles de fours avant leur mise en production. La rencontre se déroule dans la « Case de la paix » sous l’autorité du chef de village. Plusieurs questions émergent concernant à la fois le nombre, la taille, voire la couleur des nouveaux foyers. Discussion capitale afin de s’assurer que les nouveaux foyers correspondent bien à leur usage. Rien ne peut se faire sans la participation active des premières concernées. Les solutions doivent être adaptées et adoptées par les femmes qui utilisent au quotidien les foyers au bois et charbon de bois pour la cuisson domestique.

Sur la base de toutes les informations recueillies aujourd’hui, la mise en production de 200 nouveaux foyers de différentes tailles va pouvoir débuter. Livraison prévue début avril 2023.

Première campagne expérimentale dans le quartier Yao Sehi de Yopougon (Abidjan)

Les premières participantes de la phase 1 du projet APIMAMA sont fières d’arborer leur teeshirt aux couleurs d’APIMAMA. Elles sont trente, sélectionnées pour leurs activités de cuisson domestique avec des foyers traditionnels au bois et charbon de bois.

De novembre à décembre 2022, les chercheurs et étudiants d’APIMAMA étudient leur exposition personnelle à la pollution particulaire avec un capteur de mesure d’exposition aux particules fines que chacune d’entre elles porte en continu, et un système porte filtre/pompe pour l’analyse de composition chimique des particules et de leur potentiel oxydant. Un examen clinique complet de leur état de santé a été également effectué ainsi que des enquêtes sociologiques afin de déterminer leur état de vulnérabilité à la pollution particulaire.

En janvier 2023, des foyers améliorés de cuisson seront distribués dans l’ensemble du quartier. En novembre et décembre 2023, les mêmes mesures seront répétées et nous pourrons alors mesurer l’effet des nouvelles pratiques et technologies.

Le même protocole sera répété pour les prochains groupes de participantes qui seront constituées de femmes fabriquant du charbon de bois et de femmes fumeuses de poisson.

Le projet APIMAMA (Air Pollution Mitigation Actions for Megacities in Africa) vise à trouver des solutions pour réduire les risques sanitaires et sociaux liés à la pollution de l’air dans les villes africaines. La ville d’Abidjan, capitale de Côte d’Ivoire, est la « ville-laboratoire » du projet. Deux phases pour ce projet : une phase à micro-échelle sur des groupes de femmes aux activités domestiques et commerciales très polluantes et une phase à l’échelle de la ville, prenant en compte l’ensemble des sources d’émission.

Lancement du projet APIMAMA à Abidjan (mars 2022)

Les 1er et 2 mars 2022, une cinquantaine de personnes était réunie à Abidjan pour le démarrage du projet APIMAMA.

La première journée fut réservée à la rencontre des participants au projet : scientifiques (1), représentantes des femmes des quartiers d’Abidjan, représentants des différents ministères et pouvoirs locaux (2), associations de travailleuses (3) et industriels (4) ainsi qu’à une immersion dans les thématiques soulevées par APIMAMA. Un atelier participatif « Abidjan, l’étoile du futur », animé par S. Becerra, a été très apprécié.

La deuxième journée, grâce à des présentations orales des différents partenaires, a permis d’échanger sur les questions scientifiques, la méthodologie et les différentes actions du projet.

Au cours de cet atelier, la première réunion du groupe pilote APIMAMA, constitué de partenaires académiques et non académiques s’est également tenue, permettant de déterminer une feuille de route pour les 4 années à venir. L’atténuation des émissions et des expositions ne peut en effet se faire sans concertation ni participation des principaux acteurs concernés par les décisions !

Un grand merci à l’équipe organisatrice de cet atelier qui fut riche en échanges et en partage d’expériences, essentiels au déploiement du projet APIMAMA.

C’est parti !